photo -WE a SOLAN

Laudato Si : WE à Solan le 1 avril 2017

Dans la suite de ses deux rencontres l’an dernier et l’année précédente sur ce thème, le groupe « Laudato Si » s’est retrouvé cette fois-ci pour une rencontre au monastère orthodoxe de Solan. Merci à Marie-Laure pour l’initiative et l’organisation de ce week-end du 1er avril… !

Départ samedi 13h30, sous un ciel menaçant, arrêt touristique dans la belle ville d’Uzès, où malheureusement nous n’avons pas pu, pour des raisons d’humidité, admirer des mosaïques d’un siècle avant JC, récemment découvertes : dommage.

Nuit en gîte à Sabran, petit village très calme habituellement, qui nous l’avons découvert, était envahi ce jour-là par l’organisation d’une course de côte automobile… ! Pas vraiment nos préoccupations. La soirée nous a  permis d’échanger soucis, préoccupations, envies sur tout ce qui est environnemental. Des bonnes adresses de producteurs bio aussi.

Dimanche matin, départ de bonne heure pour rejoindre le monastère. Nous pénétrons dans la chapelle un peu avant 9 heures. Nous y rejoignons les moniales qui y prient déjà depuis 7 heures du matin. La suite de la messe nous montrera que le temps ne compte pas pour elles lorsqu’il s’agit de louer Dieu. Déjà de nombreux fidèles, et pas de places assises pour tout le monde.

Nous aurons ainsi l’occasion de découvrir la liturgie orthodoxe, ses chants de rite byzantin, ses différences avec notre rite romain. Le fait que tout se déroule en français nous surprend un peu, le nombre de signes de croix et la vénération des icônes aussi. Nous pourrons par la suite échanger avec une sœur sur ce que nous avons découvert ce matin-là.

Après la messe, café offert à tous les fidèles, temps de récupération après ce long office. Pour les « visiteurs privilégiés » que nous sommes, nous aurons loisir de partager ensuite, comme quelques autres invités,  le repas des sœurs au réfectoire.

L’après-midi passée en compagnie d’une sœur va nous permettre de découvrir l’aventure que vivent ces femmes, arrivées dans ce mas en 1991, confiantes et sûres de la nature que Dieu nous confie.

Arrivant avec plein de bonne volonté, et un peu de « naïveté » dans ce mas délaissé en bordure de l’appellation « côtes du Rhône », elles vont découvrir que l’exploitation de la terre en France ne permet pas forcément d’en vivre correctement. Pleines du désir de donner du rendement à ces vignes dont si souvent nous parle l’évangile, désireuses de respecter la création du Seigneur et de la faire fructifier sans l’appauvrir progressivement, elles cherchent un équilibre. Le hasard de nombreuses rencontres, dont celle de Pierre Rabhi, va les mener sur un chemin, celui de l’agro-écologie. Domaine maintenant entièrement bio, et rentable, elles sont confrontées aussi à l’Etat qui cherche à faire évoluer le monde agricole. Dernier pari en date, celui d’acquérir le label Natura 2000 : Solan sera ainsi le plus petit site protégé de France sous ce label.

Mais les 19 sœurs de la communauté ne sont pas uniquement des agricultrices, artisanes, commerçantes et protectrices de la nature ; elles ont vocation de prier, louer Dieu, et témoigner de leur foi, ce qu’elles font aussi très bien. Depuis 91, le mas a bien changé, en plus des bâtiments existants rénovés, là encore, en utilisant des techniques respectueuses de ce qui était, elles ont dirigé la construction d’une nouvelle église, bâtie en moins de 4 ans, pour compléter la chapelle devenue trop petite. Cette église, construite sur les idées du style roman doit ouvrir très prochainement : elle semble magnifique.

Pour conclure cet échange, et avant de nous emmener découvrir une partie du domaine, la sœur nous confie son souhait de respecter trois choses :

  • L’Ecologie (respectant notre terre, don de Dieu),
  • l’Economie (en rendant possible de vivre justement de son travail),
  • et l’Ethique (qui doit gouverner le monde, en respectant chacun et louant Dieu) : une règle des trois E en quelque sorte.

Voici donc un bilan très positif de ce weekend, nous permettant de découvrir les richesses de l’agro-écologie, un peu la liturgie orthodoxe, et enfin une communauté qui croit que la foi peu transporter les montagnes. Très belle pierre sur notre chemin de Laudato Si.  Comment faire mieux l’an prochain ?

Nadia Raison