On reconnaît un arbre à ses fruits….
Si dimanche dernier, Jésus nous était présenté comme le bon pasteur qui prend soin de ses brebis, ce dimanche c’est avec une autre image que nous est dépeint le lien qui nous unit au Seigneur : Jésus est la vigne, son Père est le vigneron et nous, nous sommes les sarments. On peut transposer cette métaphore autant à l’Eglise qu’à notre communauté de paroisse. Notre Eglise est cet ensemble de sarments greffés à la vigne. Avant d’être une institution, l’Eglise est le rassemblement de tous ceux qui ont rencontré Jésus et qui ont été séduits par son message.
Regardons-nous un instant : nous sommes des êtres différents, extraordinairement différents par l’âge, par la culture, par l’origine, par les convictions. Tellement différents au point de se penser lointains les uns des autres. Malgré tout, il y a une chose qui nous unit, une même sève qui circule dans nos veines. Mieux encore, il y a quelqu’un : Jésus, le Ressuscité. Si cela est vrai, alors nos différences deviennent richesses et non pas divisions ; mon prochain devient un frère dans la foi. Plus nous vivons éloignons du cep, plus nos différences deviennent incurables et motif de dispute.
Jésus connaît bien cette réalité pour l’avoir expérimentée avec ses propres disciples : vivre ensemble est tellement difficile : jalousies, litiges, querelles. Ceux que Jésus a choisis pour annoncer l’Evangile sont minés par la discorde et par leur lenteur de croire. Alors, comment prétendre pour nous des qualités que Jésus a eu du mal à trouver chez les siens ? Comment rester greffés sur la vigne ? Comment éviter que le sarment ne sèche et ne se fane pas ? En faisant confiance à Dieu qui nous purifie et nous transforme.
Pour porter de beaux fruits, il faut laisser le vigneron nous émonder, couper les parties de nous-mêmes qui sont en train de se dessécher. Le Seigneur saura comment extraire le meilleur qui est en nous, quitte à finir comme les grappes sous le pressoir… car une communauté qui produit de bons fruits, pour ne pas dire du bon vin, est l’indice d’une bonne santé spirituelle. Comme le dit l’expression : « On reconnaît un arbre à ses fruits…. »
Fr. Iulian DANCA, aa