Méditer évangile du 22/11/2020

Méditer à partir de l’évangile du dimanche (Matthieu 25, 31-46)

Es-tu le roi ? ?


 

Père Benoît Gschwind,
Curé de la paroisse

En ce dimanche du Christ Roi, il est difficile de ne pas évoquer à la fois la peur du roi Hérode devant l’enfant né à Bethléem qu’on dit « Roi des juifs » et ce dialogue entre Jésus et Pilate à la veille de la condamnation du « Roi
des juifs ! »
Souvenez-vous, la rencontre entre Jésus et Pilate a tout d’un dialogue de sourds. Es-tu le roi ? La question que Pilate ne cesse de poser à Jésus semble presque avoir quelque chose d’obsessionnel. Le représentant de l’empereur a peur du galiléen dont on dit qu’il est le roi des juifs. C’est un pouvoir qui craint un contre-pouvoir. Curieux roi que la liturgie célèbre aujourd’hui. Il ne possède aucune terre,
son sceptre est un roseau, sa couronne est faite d’épines, et son trône est une croix. Jésus ne nie pas sa royauté, mais elle ne vient pas de ce monde.
Si le Christ est roi, c’est pour faire grandir ma liberté. Ce n’est pas un pouvoir qu’il prend, c’est une liberté qu’il donne. Christ ouvre à chacun le chemin du salut. Sa puissance n’a rien à imposer à l’homme. Elle est expression de l’amour de Dieu qui livre son Fils à l’humanité. Dieu vient librement à la rencontre de l’homme. Il laisse à l’homme la liberté de l’accueillir, d’accueillir le don de la vie qui lui est fait.
Notre baptême fait de nous des prêtres, des prophètes et des rois. Être roi de notre vie, c’est accepter la liberté qui est la nôtre et écouter cette voix qui nous rend libres parce que vrais. Exerçons notre royauté à la manière du
Christ, libre, pauvre et confiant, sûrs qu’il est l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était et qui vient. Ainsi nous serons ouvriers du royaume d’amour dont la loi première est d’aimer jusqu’au don de soi.
L’évangile de ce jour, nous indique le chemin de notre liberté. Dans ce jugement dernier, il n’est point question de religion ou de religiosité. Pas question du nombre de messes ratées ou du nombre de chapelets récités. Il
n’est question que de donner ! Donner à boire, donner à manger, donner un toit, donner un vêtement, donner une visite à un malade ou à un prisonnier.
L’assoiffé, l’affamé, le malade, le prisonnier, ces oubliés de la vie ne sont autres que le Christ lui-même. Saurons-nous accueillir chaque oublié de la vie non pas comme s’il était le Christ mais comme le Christ lui-même ? C’est sur cela que nous serons jugés.