Gardiens… ou responsables ?

Père Benoît Gschwind,
Curé de la paroisse

Au moment de partir en voyage, il nous arrive bien souvent de confier la clef de la maison ou de l’appartement à un ami ou à un proche voisin que nous ne manquons pas de choisir avec soin. La clef confiée s’accompagne de tout son lot de recommandations, d’un tour minutieux du propriétaire et des coordonnées nécessaires pour être joint. On ne sait jamais… Les biens sont en sécurité, et le gérant des lieux, en l’absence du propriétaire, ne fera rien de plus que ce qui lui a été demandé, et ne fera rien non plus sans en référer au propriétaire. Nous confions la clef, mais nous ne donnons pas tout. Logique du monde dont il est bon de nous souvenir pour entendre la parabole d’aujourd’hui et comprendre ce qu’elle nous dit.
La logique du voyageur de la parabole est de confier à chacun selon ses capacités. Il donne, il fait confiance et il attend en retour. Mais il n’attend pas le rendu fidèle de ce qui été a confié, peut-être pas non plus le bénéfice qui a pu être fait. Le voyageur de la parabole est attentif d’abord au risque pris par ses serviteurs, à leur manière de s’engager, à leur manière de vivre, un peu comme s’il attendait d’eux qu’ils soient responsables en son absence, non pas gardiens, mais bien responsables avec délégation de choix, de décisions, d’orientations. Il leur fait confiance, et ce n’est pas peu dire.
C’est la même confiance qui nous est faite par Dieu. Que faisons-nous de la Bonne Nouvelle reçue ? En sommes-nous gardiens, ou en sommes-nous responsables ?