La fondation en Ouganda est lancée
La fondation en Ouganda est lancée », »
Pour nos 2 frères assomptionnistes, nommés au diocèse de Lugazi, l’aventure, dans le sillage des Pères Blancs arrivés au royaume de Buganda, le 17 février 1879, commence maintenant : « Aussitôt arrivés, nous sommes allés à la chapelle pour rendre grâce au Seigneur et lui offrir notre mission par le chant : « Ah qu’ils sont beaux sur la montagne, les pas de ceux qui portent la Bonne Nouvelle, qui annoncent le salut et la paix » (Is 52, 7). Mgr Matthias Sekamanya, évêque de Lugazi était là : « Ses paroles ont été encourageantes et rassurantes. Cela nous a donné d’espoir pour la suite,» rapportent nos deux pionniers. Leur première tâche fut d’apprendre le kiganda : « Pour nous permettre un apprentissage plus rapide, nous avons été séparés par l’évêque dans deux paroisses différentes, si Pierre a été à la Paroisse St Paul de Mukono, moi j’ai été affecté à la Paroisse St Joseph à Naggalama.», dit le P. Gilbert. Lugazi appelé aussi Kawolo, situé à moins de 50 km à l’Est de la capitale sur la route de Nairobi est devenu évêché en 1996. Ce jeune diocèse compte beaucoup sur les revenus de ses paroisses pour sa survie et son fonctionnement. Presque tout le diocèse est rural et la majorité des chrétiens sont pauvres.
Le sol y est fertile, mais la culture de la banane qui constitue la nourriture de base est victime d’une maladie bactérienne très virulente. Ce qui n’est pas sans conséquence pour l’alimentation. A la paroisse, nous aurions besoin d’un groupe électrogène, les coupures de courant sont fréquentes. Au village de Kyabakadde, il n’y a pas de puits. Ici tout est à faire, la paroisse est à créer avec différents secteurs plus éloignés. Mêmes si les routes de campagne ne sont encore que des pistes, l’axe qui relie le village à Kampala est asphalté ce qui facilite le transport. Les besoins sanitaires de la population sont immenses. L’hôpital étant éloigné, l’idéal serait d’aménager un dispensaire. « Les villageois attendent beaucoup de nous parce que nous sommes une congrégation internationale : comment leur faire comprendre que nous travaillons d’abord pour le règne de Dieu ?» s’interrogent nos deux confrères.
Au pays d’Amin Dada (au pouvoir jusqu’en 79), les terreurs, les rebellions n’ont jamais cessé, entrainant leur lot de déplacements des populations et leur cortège d’enlèvements d’enfants et de massacres. De la chute du dictateur à 2005, le pays a connu un régime à parti unique. Puis la situation s’est améliorée grâce au vote de la constitution en 2005, même si le malaise persiste entre le pouvoir et l’opposition. Après une année d’un âpre apprentissage du kiganda, les progrès de Pierre et Gilbert sont fulgurants : « Maintenant nous pouvons célébrer des messes en langue locale sans trop de difficultés. Nous sommes bien intégrés à la population de Mukono et de Naggalama ». Au diocèse les prêtres sont peu nombreux, ainsi Pierre et Gilbert notent avec humour qu’ils sont « une main d’œuvre qui vient donner un coup de pouce au diocèse » où c’est la 3ème congrégation masculine. Pour le moment, le P. Gilbert est l’aumônier des écoles secondaires de Naggalama tout en se chargeant des jeunes. Le P. Pierre est aumônier d’une grande école secondaire de plus de 2000 élèves : Seeta High School, et accompagne les chorales de St Paul de Mukono.
Quelle perspective d’avenir envisager? Difficile de le savoir. « Sans doute en donnant corps à une paroisse. Mais par où commencer ? Les besoins sont multiples, le presbytère est à construire. Sans ce lieu, il sera difficile de commencer à Kyabakadde, » estime Pierre.
Dimanche 20 mai une quête à la fin de la messe sera faite dans les 3 clochers. Si vous remettez un chèque, libellez-le à « Procure Missionnaire de l’Assomption » (Adresse : Procure Missionnaire de l’Assomption, 79 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris, en mentionnant bien « fondation en Ouganda »)