« Je suis là »

C’est avec ces mots que le 11 novembre prochain je répondrai à l’appel de l’Eglise, j’aurai ainsi la joie de faire partie des ouvriers que le Seigneur a choisis pour travailler dans sa vigne. C’est l’aboutissement d’un long chemin que j’ai parcouru avec l’assurance que la main du Seigneur me guide et me soutient. A quelques jours de mon ordination diaconale je ressens à nouveau le poids de cette main posée sur moi qui me fait monter dans la barque de l’Eglise.

Dans l’interview que j’ai donné pour RCF à l’occasion de cet événement on m’a posé la question de savoir ce que le diaconat change dans une personne. Au niveau des apparences physiques évidemment que nous restons les mêmes. Le changement s’opère ailleurs, à un tout autre niveau. Il se traduit par des paroles et des gestes qui doivent être à tout moment des signes de la charité et de la proximité avec chaque membre du peuple de Dieu. Je pense au geste du lavement des pieds, par lequel on montre explicitement que le Maître, le Seigneur, se fait diacre pour nous et Il veut que tous ceux qui le suivent soient diacres à sa manière, c’est-à-dire des serviteurs de la caritas dans ses multiples dimensions.

Dans ce sens, je me permets de dire que nous sommes tous envoyés dans le monde pour manifester la proximité du Seigneur envers tous les êtres humains et en particulier envers ceux qui l’ignorent, ceux près de qui nous avons le devoir de nous asseoir comme Jésus l’a fait avec la Samaritaine au puits de Jacob (cf. le Message au Peuple de Dieu du synode des évêques).

Voilà en quelques mots un aperçu de la mission qui m’attendra dans les années à venir en tant que ministre ordonné. Loin de moi l’idée de vivre cela comme une récompense car de toute façon on n’est jamais à la hauteur d’un tel ministère. J’ai conscience que le service auquel l’Eglise m’appelle est avant tout une mission qui m’est donnée de la part du Christ. A moi ensuite de montrer cela par une adhésion personnelle forte au projet du Seigneur.

Il n’y a pas de recette idéale pour s’engager dans une telle voie. Mais il y a des ingrédients qui vous permettent de grandir et de mûrir dans ce choix de vie, on les retrouve en grande partie au début des Actes des Apôtres : fidélité au message évangélique, partage du pain, assiduité à la prière, allégresse et simplicité. On pourrait bien sûr en rajouter d’autres encore. Ils vous permettent de mettre vos gestes et vos paroles en cohérence avec le message de l’Evangile. C’est seulement ainsi qu’on peut devenir un témoin crédible.

Le 11 novembre je me confierai aux prières de chacun d’entre vous pour que la Parole que le Seigneur a semée en moi reste en bonne terre et qu’elle continue à porter son fruit.   

Fr. Iulian