Emmaüs !
Nous connaissons tous ce récit qui nous est proposé en ce 3° dimanche de Pâques! Un récit presque trop beau, trop vrai, qui nous est donné pour comprendre la résurrection. Probablement un regroupement de plusieurs évènements vécus par les disciples et assemblés pour nous proposer un cheminement d’expériences de vie chrétienne. Cléophas, c’est le nom d’un des disciples, marchant ainsi sur la route d’Emmaüs, en ce soir de Pâques, avec sa tristesse et sa déception. Pourquoi le nom de l’autre disciple ne nous est-il pas donné? Sans aucun doute pour que nous nous glissions dans ce récit. Car très certainement, tel est la volonté de l’auteur. Ce récit nous est proposé pour que nous mêmes, lecteurs de l’Evangile, nous comprenions que ce cheminement d’Emmaüs est le notre! Un cheminement que nous sommes appelés à vivre bien souvent tout au long de notre vie. Déception, tristesse, doutes surgissent souvent en nous au soir d’abandon ou de malheur, ces moments où l’incompréhension nous gagne et où tout semble s’écrouler. Ce sont les moments de morts que nous vivons tout au long de notre vie. L’Evangéliste nous rappelle qu’à ces moments là, le Christ nous rejoint sur nos routes et ce n’est que souvent bien après que nous nous rendons compte qu’Il était là, près de nous sur le chemin de la Vie: « Notre cœur n’était-il brûlant quand il nous parlait?… »
Toujours est-il qu’un signe nous est donné: c’est au partage du pain, au partage fraternel, dans le concret de nos vies, que nous pourrons reconnaitre Christ présent et ressuscité. C’est là que toutes ces morts qui nous habitent et nous enferment peuvent se transformer en Vie et en Résurrection pour nous et le monde qui nous entoure. Mieux encore par nos partages nous permettons au Ressuscité d’être présent et de se dire encore aujourd’hui!
Alors, oui, que nos églises, nos communautés, nos familles, nos lieux de vie soient autant d’auberges d’Emmaüs pour les hommes et les femmes de ce temps !
Alain Schmitt, curé