CR Conférence CIASE avec Christine Lazerges

Compte rendu de la conférence sur Facebook

À Montpellier pour Chrétiens et Cultures, Christine Lazerges, membre de laCIASE 

« Les violences sexuelles dans l’Église catholique sont systémiques. »

Qu’est-ce qui favorise les violences sexuelles dans l’Église ? Le célibat des prêtres est-il un élément déterminant ? Comment vérifier que l’Église mettra en œuvre les recommandations de la CIASE, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église ? Telles sont quelques-unes des questions posées à Christine Lazerges, membre de la CIASE, invitée par l’association Chrétiens et Cultures le19 octobre à la Maison diocésaine. La conférencière a présenté le rapport de la CIASE devant un public très attentif, en présence de Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier. 240 personnes ont suivi la conférence dans la salle ou par zoom.

La CIASE est une commission de vingt et un bénévoles, composée par Jean-Marc Sauvé à la demande de la Conférence des évêques de France et de la Conférence des religieux et religieuses de France et disposant d’une complète indépendance. La collecte de données a été organisée par trois équipes de recherche et des auditions et entretiens conduits par les membres de la commission eux-mêmes.

Faire la lumière, révéler la part d’ombre, dissiper les ténèbres : c’était le travail demandé à la CIASE. Christine Lazerges a ouvert et clos son intervention sur le témoignage de victimes. Elle a souligné que la CIASE avait souhaité placer les personnes victimes au centre du rapport. Le rapport a révélé un phénomène massif, longtemps recouvert par une chape de silence et difficile à mesurer. L’Église catholique est bien davantage concernée par les violences sexuelles que les autres lieux de socialisation des enfants, à l’exception des cercles familiaux et amicaux. Des vies ont été ravagées, démolies, détruites par les agressions.

La commission a établi le caractère systémique des violences sexuelles dans l’Église, lié à plusieurs facteurs : sacralisation du statut du prêtre, caractère pyramidal de l’institution, droit canonique d’un autre temps. La gouvernance de l’Église doit se réorganiser pour être davantage pluraliste et réguler les risques d’abus de pouvoir.

L’institution Église, qui n’a pas pris la défense des victimes, doit reconnaître les faits et engager des démarches de réparation. Elle doit mettre en place une procédure de reconnaissance des violences commises, même prescrites, et indemniser les préjudices subis. Indemniser les victimes n’est pourtant pas le plus important, a relevé la conférencière. Ce qui est capital pour elles, c’est qu’elles soient entendues, écoutées, reconnues, car leur reconnaissance permettra leur renaissance.

L’exposé passionnant de Christine Lazerges a suscité de nombreuses remarques et questions, à la mesure de la gravité du sujet. La réaction finale d’un participant récapitule le débat, animé par Luc Jourdan : « L’Église n’a-t-elle pas la chance aujourd’hui, grâce à ce rapport, de revenir à la vraie parole évangélique ? Pour sa survie, l’Église doit se saisir de ce rapport »

Gilles

Quelques liens :

Commission Indépendante  sur les Abus Sexuels dans l’Église (CIASE)
Rapport Sauvé

Journal LaCroix (articles sur L’Église face à la pédophilie et aux abus sexuels)