Le Corps du Christ ! Amen !

Il est loin le temps de ces processions qui enflammaient tout un village et nos paroisses. Ce temps où chacun mettait du sien pour décorer et aménager, pour honorer le Saint Sacrement. Certain vous diront que c’était là une belle piété populaire, d’autres parleront de folklore …. A chaque époque, ses habitudes, ne soyons pas nostalgique !

La fête du Corps et du Sang du Christ est toujours bien là et si elle ne s’extériorise plus autant, c’est peut-être pour nous inviter à nous centrer sur ce que représente pour nous ce Corps du Christ que nous sommes invités à adorer et à partager lors de nos eucharisties.

Quand je célèbre l’Eucharistie et lorsque je distribue particulièrement la communion, je me pose beaucoup de questions : Venons-nous machinalement ? Ou en toute conscience de ce que nous faisons ? Et je me dis « qui accueillent-ils ? ». « Le Christ ou un morceau de pain ? » Si l’Eglise nous invite à recevoir le Christ au creux de nos mains, c’est pour le contempler au creux de nos pauvretés ! Que d’Amen imperceptible, inaudible, sans conviction ….. Amen, mot hébreu, mot très fort, qui signifie une véritable adhésion à ce que le prêtre annonce : Oui c’est bien le Corps du Christ et je suis d’accord de l’accueillir. C’est tout cela que signifie ce petit mot : Amen ! Il est tout autre chose qu’un merci, ou autre mot, il est le mot de la Foi de l’Eglise, il se dit avec force et conviction ! Au caté je dis souvent aux enfants que c’est un double Amen que nous devrions prononcer, car communier c’est dire notre oui au Christ mais oui aussi à tous mes frères et sœurs que me donne le Christ !

Un autre geste qui me frappe, est au moment de la consécration lorsque le prêtre élève la coupe du Pain, puis celle du  Vin. Je vois à ce moment-là de nombreuses personnes s’incliner. Non, erreur, car si le prêtre élève ainsi le Pain, puis le Vin, c’est pour que nous le contemplions et l’adorions quelques instants. Ce n’est seulement qu’après, lorsque le prêtre lui-même s’incline que nous pouvons tous nous incliner !

Quelques exemples parmi d’autres qui sont là pour nous aider à comprendre et accueillir le mystère qui s’offre à nous : aussi ne faisons pas ces gestes machinalement, pensons à ce que nous faisons et disons, qu’ils soient ces mots et ces gestes le reflet de ce que nous vivons et croyons intérieurement ! Cette fête est là pour nous interpeller !

Alain Schmitt, curé